Qu’en est-il de la diversité ? Qu’en est-il de la richesse de propos nuancés ? Sommes-nous tous taillés du même bois ? Avons-nous tous les mêmes aspirations ?
Pourquoi la tendance actuelle agit comme une glue sur tout-un-chacun pour au final ne créer qu’un agglomérat de copie-conformes ?
La pensée est-elle uniforme ?
L’époque dans laquelle nous vivons est un courant. Et, comme l’eau qui s’écoule d’amont en aval, il est aisé de se laisser bercer.
Chaque petit bout de bois emporté par les flots suit son cours et, tranquillement, atteint le goulot d’étranglement pour finalement ne créer qu’un agrégat de bout de bois qu’on ne peut distinguer.
Et si penser était une action ? Comme pétrir la pâte d’un pain ou enclencher les roues d’un vélo. Et si penser impliquait un effort de concentration ? Où mènerait-elle ? Quelles contrées inexplorées irait-elle visiter ?
Penser, se pourrait être remonter le courant. Aller à contre sens et voir ce qui se trame à l’envers du cours naturel de l’eau.
A l’heure actuelle et en tant que femme, il y a deux choix.
Petit 1. Plonger dans les méandres de l’autonomisation, de l’indépendance à tout prix et de l’épuisement entrepreunarial ou salarial coupé de tout principe féminin.
Petit 2. Prendre l’habit de la femme lunaire connectée aux cycles, aux astres, aux sorcières, aux loups, aux plantes, aux mythes et légendes.
Alors oui, qu’on soit clair, je grossis le trait et ces deux principes sont naturellement existants et sains pour celles qui l’incarnent fondamentalement, mais n’y a-t-il pas d’autres voies que celles-là ?
Et c’est comme ça pour tout.
D’où viennent ces impositions tacites ? Ne sommes-nous pas capables d’inspirer des chemins mille fois plus variés ?
J’ai soif de nuances. J’ai faim de multitude.
J’implore la faculté de penser pour voir se manifester l’inconnu, le neuf.
Celui qui saisit.
Marine Bernard