la chambre du haut

Il est un espace en soi qui gagne à être visité, nourri, encensé. Un espace de conciliabule entre soi et soi. Une ouverture sécuritaire où tout peut être déposé, tout peut être avoué car tout est accueilli. Un lieu hors dualité donc hors jugement où l’enseigne « Ce qui est, est » gouverne.

Un lieu qui contient l’entièreté de notre intimité, du plus petit grain de poussière en nos coeurs à la plus fine pointe de nos perceptions et intuitions. Un lieu nu où l’on peut se mettre à découvert et baisser l’armure car il n’y a plus rien de quoi se cacher ni derrière quoi s’éclipser. Un espace de retrait du fonctionnement automatique au profit d’une présence éclairée. La proposition, à cet endroit, c’est d’entamer un dialogue interne d’évaluation de notre état d’être.

Jouer à la pesée du corps, du coeur, de l’esprit et en prendre la température. Une fois toutes ces voix exprimées et entendues, tendre l’oreille vers le silence qui en émane. Ce silence propre à l’avènement d’une vérité nouvelle, plus large, plus simple, plus dénuée de tout, dépouillée. Car derrière le bruit s’étend l’équilibre.

Se mouvoir intérieurement vers cet équilibre n’est possible qu’en cet espace en soi, avec soi.

Aussi puissant soit l’équilibre extérieur, il ne peut rien contre l’agitation intérieure. A contrario, l’équilibre intérieur peut se vivre malgré le plus grand des chaos extérieur.

Le point de départ est donc bien là. Dans ce que je nomme « La chambre du haut », probablement en analogie au grenier, étymologiquement là où est conservé le grain.

Le grain est ce qui nourrit et pour qu’il soit nourrissant, il se doit d’être neuf et vivifiant. Il n’est pas bon de ruminer le même grain encore et encore. Il nous en faut du nouveau. D’où la nécessité de visiter la chambre du haut pour s’en procurer. Et il n’y a pas d’endroit plus approprié ni ajusté aux nécessités qui nous sont propres que cet espace en soi.

Elle est là, cette chambre. Et la porte est toujours ouverte. Il s’agit simplement de la rechercher, de la trouver et de lui donner une place plus importante afin qu’elle soit amplifiée et qu’elle ne se perdre pas dans les méandres labyrinthiques de nos pensées et préoccupations. Œuvrer à la rendre tangible, palpable et lui donner une situation. C’est un refuge, une oasis dans le désert sous lequel peut parfois nous apparaitre l’existence.

Comment ? Par un simple geste, une posture sincère de disponibilité.

Marine Bernard

Janvier 2024 - Crédit photo : Vanessa Madec

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