Il est aisé de se libérer des chaines extérieures. Il est ardu de s’émanciper de celles qu’on s’impose.
Lutter contre cette gravité, cette pesanteur qui toujours s’immisce dans les plus petits interstices.
Une fois active dans notre système, elle s’étale et gangrène la moindre parcelle de lumière.
Pourtant, l’élan de la bonté, de la beauté se fait toujours entendre. L’inconfort de la pesanteur fait naitre la volonté, l’aspiration de cet inspire qui féconde et nourrit. Plus la gravité se fait lourde, plus cet appel est puissant.
Le vivant se tourne irrémédiablement vers une résolution qui comporte la libération de l’amour.
Quelque soit la forme qu’il prend.
Et la gravité attire, sans cesse, au centre du noeud à démêler.
Comme un élastique qui serait puissamment tiré d’un côté pour qu’en le lâchant, la distance la plus longue soit parcourue.
Accompagner la gravité n’est pas confortable. C’est cependant à travers elle que les pépites apparaissent. Il ne s’agit, au final, pas de lutter mais de chérir.
En chérissant la vie reprend. D’elle-même.
Il n’y a rien à résoudre, pas même la violence.
Faire les choses pour ce qu’elles sont et pas ce qu’elles font. Produire quelque chose qui ne sert à rien et qui contient tout. Se devenir chasseur de miracle, à l’affut du moindre émerveillement.
Et voir la vie comme elle est.
Comme elle se donne.
Saisissante et glorieuse.
Marine Bernard