Parler de la Grâce reviendrait à la mettre à distance, à la conceptualiser, à l’habiller d’un vêtement trop étroit pour elle. Si on veut l’aborder, la mentionner et l’évoquer c’est par l’empreinte qu’elle laisse dans nos vies.
N’avez-vous jamais senti la caresse de sa main sur votre joue ? N’avez-vous jamais contemplé sa parure ni les traits de son visage ? N’êtes-vous jamais resté totalement ébahi face à son poème ?
La grâce ne s’intellectualise pas.
Elle n’est pas là quand on voudrait la forcer à se montrer. Elle n’est pas la somme de bons procédés. Elle se laisse désirer.
C’est une jeune femme pleine de fraîcheur qu’il faut courtiser. Son sourire est volatile. C’est une femme sage qu’il faut savoir attendre. Son pas est lent. C’est elle, en finalité, qui choisit l’heure et le lieu de la rencontre.
Tout ce qu’il nous reste, c’est l’ouverture. L’attrait, l’envie, la disponibilité. Cultiver la souplesse. Danser sur la partition.
En chemin, s’apercevoir que la Grâce accompagne chaque pas posé sur le fil qui tisse la toile de nos destinées.
C’est une amie sincère.
Alors, faire un bond en retrait et contempler la beauté du tissage. Ses couleurs, ses motifs, ses textures et son rythme.
Puis, mettre sa main dans la sienne et lui laisser tout le loisir de nous élever dans son parfum.
Marine Bernard