Enlever la peau pour étendre la chair. Sortir de l’inertie pour entrer dans le vif.
Dépouiller tout ce qui encombre le corps et l’esprit. Se mettre à nu, se regarder en face et sous toutes les facettes. Se dévêtir par la connaissance même des peaux qui nous habillent.
Faire exploser les coutures d’étroitesse. Dilater les tissus pour qu’ils s’étendent en souplesse. Traduire le dialecte abrupte en mélodie jouvencelle. Se métamorphoser par malléabilité. Attendrir les fibres pour les faire mijoter dans ce bain parfumé. Rendre chaque grain perméable aux embruns pour en livrer toute leur sapidité.
Le dépouillement est la voie de l’adhérence. Adhérer c’est épouser, faire corps avec.
Et moins il y en a, mieux ça colle. La liaison s’enveloppe par jonction. Dans cette alliance née du dépouillement, le déploiement s’étale.
La présence au monde peut s’ouvrir, se déplier, s’étendre et donc s’épandre pour prendre de l’expansion et manifester en abondance l’essence qui coule dans nos veines.
Alors, allons voir sous les couches de parures qui nous ficellent. Déballons ce poilu mal fagoté qui étouffe à trop vouloir censurer.
Marine Bernard