L’aurore c’est la promesse de l’or. Elle précède, ouvre la voie au soleil et sa lumière, sa chaleur. Avec subtilité, elle enveloppe le monde de rosée pour qu’il s’éveille à la tendresse, à la beauté. Déposant un fin voile d’humidité faisant à peine pencher l’épi de blé. C’est à cette heure du jour que le ciel se pare de ses plus beaux atours.
Le soleil mystique trace des sillons lumineux parsemé de fines particules dorées. Partout où se posent ses rayons, c’est une bénédiction. De la plus large amplitude au plus petit interstice, chaque bénédiction annonce une floraison. Les floraisons, toutes plus singulières les unes que les autres, sont pourtant similaires en un point. Elles illuminent de ces fines particules d’or qui les constituent.
Elles n’ont pas d’avidité à illuminer ni à rayonner.
Elles luisent, de part la nature qui les compose.
Cette lueur trace à son tour des sillons tous azimuts et sème à la volée de multiples graines dorées. Peu ou beaucoup germeront jusqu’à la floraison. Toutes enchanteront significativement la terre de leurs parfums.
L’aurore est un son,
une couleur,
un choc,
une intuition,
un échec,
une direction,
un signe,
une parole,
un écrit,
une rencontre,
un élan,
une accolade,
un geste,
une décision,
un abandon,
une mélodie,
un changement de vie.
L’aurore c’est l’annonciation.
Et elle est là, toute proche, au plus près. Si près qu’on la distingue à peine. Indiquant, on ne peut plus clairement, l’arrivée éclatante de la félicité. L’apercevoir et en être fondamentalement à l’affût, c’est se gorger de toute la puissance de son message. Elle est joie et elle met en feu. Être touché par sa présence présage d’une célébration cosmique.
Un banquet étoilé exaltant ses louanges jusqu’au firmament. Une ouverture toujours plus grande jusqu’à atteindre la circonférence.
En finalité, non pas pour fermer mais bien pour ouvrir, qu’est-ce que ce soleil sinon Christ ?
Marine Bernard