Le solstice d’hiver est une période propice à l’introspection et nous invite à tourner le regard vers soi. Le propos ici n’est pas la glorification de notre Narcisse ni de glisser dans une assommante comparaison avec nos semblables, mais plutôt de s’approcher de soi comme un vieil ami qui nous prendrait par la main et nous tendrait le miroir.
Là, regarder. Et il n’est même pas nécessaire de préciser avec honnêteté car on le sait bien, soi avec soi, ce qui accroche et se débat.
Alors juste s’arrêter, comme le fait le soleil d’où vient le mot solstice, et regarder. Assez longtemps pour en déceler toutes les aspérités, les contrastes et les angularités. Voir les choses telles qu’elles sont et tenter d’en extraire tous les filtres.
La vie brut, telle qu’elle est.
En effet, ce n’est pas parce que nous expérimentons la dualité que la vie est duelle.
La vie vit, la vie est, la vie, tout simplement.
Mais qu’en faisons-nous ?
Alors naturellement, après la phase d’introspection arrive la phase d’action. Sans l’action, l’introspection reste stérile, elle n’engendre rien de vivant et se fige dans un idéal qui n’a pas de corps. Elle sombre dans le monde désastreux des concepts.
De cet état des lieux peuvent germer les élans suivants :
Que vais-je semer aujourd’hui ?
Que vais-je créer aujourd’hui ?
Se poser ces questions, c’est sortir du désespoir de passer sa vie à la regarder passer.
Comme une infirmation de soi qui nous prendrait à la gorge et nous ferait trainer la patte (une infirmité, en soi). Ce poids de l’inexistence qui peut engendrer l’étonnante pensée : « Vais-je survivre à cette vie ? ». Interrogation dont l’ironie dépose un doux sourire car la réponse est bien évidemment négative.
Donc pas de drame, de toute façon quoi que l’on choisisse de faire, la finalité est la même.
Alors pourquoi se battre ?
Pourquoi tenter à tout prix de préserver un équilibre qui n’en est pas ? Qu’y a-t-il à gagner ?
C’est toute la question du sens et de la direction.
Poser une direction claire, une voie de transformation, voire de transcendance, et la vie s’invite dans chaque respiration.
Pour aller plus loin et pousser un peu la réflexion, est-ce que tu croîs en Dieu ?
Oui, du verbe croître et sans tomber dans le travers de devoir justifier l’utilisation du « mot » Dieu.
Où sont posés tes pieds ? Question fondamentalement utile à l’état des lieux.
Dans quelle terre prends-tu racine ? Et de quelle saveur sont tes fruits ?
Concrètement, est-ce que ton action repose sur un élan de vie sain ?
Est-ce que l’action posée engendre un devenir réjouissant ?
Il semble que la clé se trouve à cet endroit. Dans cette intimité de soi.
Et il n’est jamais trop tard pour redresser la barre qui n’a de cesse de se laisser aller aux grés des courants.
En effet, si pas maintenant, quand ?
Marine Bernard
Une réponse
Merci pour cette magnifique invitation à s arrêter et à l introspection 🙏