Et si tout ceci n’était rien de tout ce qu’on nous en a dit ? Et si tout ceci n’était véritablement qu’une histoire divine ? À quel point notre vie serait-elle différente ?
En vérité, et pour être tout à fait précis, il n’y a aucune distinction entre histoire humaine et histoire divine car il s’agit bien d’une seule et même chose. Ce que je vis, ce que tu vis, ce que nous vivons est semblable de par les questions qui nous traversent et les sentiments qui nous habitent. Nous n’avons peut-être pas tous les mêmes préoccupations mais nous sommes bien, et fondamentalement, tous préoccupés.
Nous ne sommes pas forcément tous émerveillés par les mêmes choses mais d’une manière ou d’une autre la beauté s’immisce et touche inévitablement la moelle qui nous compose. Cette splendeur qui nous fait disparaitre au profit de ce qui est. Ce choc qui nous fait ralentir le rythme cardiaque et couper le souffle. Ce point d’arrêt qui nous fait basculer dans un temps sans durée.
Qu’est-ce que l’humanité ?
Être face à face avec un individu et observer la vulnérabilité. Cette nudité qui dévoile la beauté. Cette vérité qui fait éclater la splendeur. Ces failles, ces rugosités qui ponctuent la vie de nuances et contrastes.
Et, si Dieu est perfection, la perfection ce n’est pas être lisse et sans relief. La perfection, c’est être entier. Et être entier, c’est tout donner sans rien garder.
Dieu est cet état naturel de soi. Ni plus, ni moins. Aucun extase pour le confirmer.
Le rechercher, c’est chercher à s’en séparer. Vouloir le vivre, c’est passer à côté. Comme vouloir se remplir alors qu’il s’agit de laisser jaillir. Les eaux débordent du fond. C’est là qu’est le génie. C’est de là que s’exprime la magie. Celle qui est savoureuse.
Le pire pour un homme, c’est de lui dire qu’il est divin et qu’il le croit. Et pourtant il l’est. Paradoxe intellectuel… tout se joue en finesse. Le chemin doré est aussi fin qu’un cheveu. La voie royale se déroule à chaque pas posé, et certainement pas avant.
En fait, j’irais à l’encontre de ce que j’ai toujours maintenu, il ne s’agit pas de prendre du recul et de la distance. Il ne s’agit pas de s’observer ni de s’élever. Il s’agit d’être au plus proche, si proche qui n’y a plus aucune distinction. Si proche qu’il n’y a plus aucune réflexion, plus aucun filtre ni altération. Ce qui est présent, est.
Être un, entier.
La splendeur est un éclat, une magnificence qui ne peut se regarder briller au risque de sombrer. Elle est source de lumière pour le lieu où elle se trouve.
Et son propos est de témoigner, par sa présence, de la gloire.
Infiniment et en toute innocence.
Pour la gloire.
Simplement.
Marine Bernard